Voilà tout juste une année qu’une petite marque suisse de chocolat voyait le jour au bord du lac Léman. Rencontre avec Pascal Hasler, l’un des deux fondateurs, pour évoquer ce qui s’apparente à un projet un peu fou.
A priori rien ne devait pousser Pascal Hasler, gérant d’un family office et Ahmed Atmani à la tête d’une société de gestion de stations service à créer leur propre marque de chocolat. Rien, si ce n’est la passion du cacao puisque comme l’auteur de ces lignes, les deux fondateurs sont tombés dans la marmite étant petits. Et force est de constater que depuis le lancement du projet, le projet autant que le tandem fonctionnent plutôt bien et avec une belle complémentarité. A Ahmed (qui était chocolatier dans une autre vie) le suivi de la production, la distribution à Genève et le maintien de la page facebook, à Pascal le marketing, la distribution à Lausanne et la gestion du site web.
Mais quel a été l’élément déclencheur qui a lancé la machine?
Pascal soutient des clients et les aide à monter différents projets. Le hasard a voulu (mais le hasard existe-t-il vraiment?) qu’à un moment donné le client en question soit Felchlin, l’une des plus grandes et discrètes entreprises de chocolat suisse et qu’il faille l’aider à implanter un chocolat haut de gamme en Asie. Les asiatiques privilégient en effet des produits pauvres en sucre et souffrent également dans leur grande majorité d’intolérance au lactose d’où une nécessité d’adaptation du chocolat.
Voilà des années que le tandem cogitait sur un projet lié au chocolat. Or voilà que, hasard ou pas, un partenaire tombe du ciel pour les épauler sur tous les aspects techniques. Ce Deus ex machina sera le détonateur qui leur permettra de démarrer cette belle aventure.
Du concept au produit
Le concept? Créer de A à Z un nouveau chocolat au goût parfaitement étudié, pauvre en sucre et sans lactose. Un vrai chocolat pur, sans mélange, qui permette d’apprécier son goût à part entière. Un chocolat produit en Suisse et basé sur du cacao bio et éthique. Rien que ça. Sacré challenge!
Il fallait tout d’abord lui trouver un nom. Après un intense brainstorming, les deux fondateurs, le baptisèrent Sisao. La consonance évoque à la fois la Suisse et le cacao. De plus l’anacyclique (la lecture à l’envers) de Sisao est Oasis qui correspond parfaitement à l’idée de havre et de bonheur que ce chocolat représente au milieu d’un secteur saturé de marques.
Débuté en 2012 le développement se concrétisa finalement une année plus tard et déboucha sur deux chocolats différents provenant tous deux d’une plantation bio du Togo. La matière première est créée par le couverturier Felchlin puis mise en forme de manière artisanale par un chocolatier. Le premier chocolat est au lait (42% de cacao) et contient seulement 9% de sucre (provenant directement du lait en poudre) contre d’ordinaire 55% pour un chocolat au lait standard. Le deuxième est un chocolat noir à 64% de cacao et 0% de sucre. Le sucre a été remplacé par du maltitol, édulcorant très proche en intensité du sucre et qui n’attaque pas les dents, de plus, il est absorbé plus lentement que le sucrose, ce qui le rend plus indiqué pour les personnes diabétiques.
Même si le résultat est parfaitement adapté aux diabétiques et aux intolérants au lactose, Pascal Hasler se défend d’avoir voulu en faire un produit de niche, il s’agit pour lui d’un produit grand public avec des caractéristiques particulières. Toutefois au vu du prix, entre 16 et 20.- les 100g, le produit se classe mécaniquement dans la catégorie des chocolats haut de gamme et donc de niche.
Diantre! : 20.- les 100 grammes, voilà qui semble un peu cher tout de même. Cependant plus qu’un chocolat c’est aussi un concept que l’on achète où la forme prend autant d’importance que le fond. Tout d’abord, il ne s’agit pas d’une tablette mais de 10 carrés de 5 grammes qui sont emballés dans un délicat papier japonais. Surprenant! On parle donc plutôt de pochette que de tablette. L’emballage coloré est en carton, très épuré et uniquement estampillé d’un « Sisao » gaufré et d’une base line « pure swiss chocolate », le tout décliné en une palette d’une quinzaine de couleurs unies.
L’idée est de pouvoir offrir ce chocolat en l’assortissant correctement à un autre cadeau. On retrouve d’une certaine manière le soin apporté à l’emballage par les japonais dans l’art du Furoshiki où le contenant prend autant d’importance que le contenu. Si ce chocolat devait un jour être commercialisé au Japon je lui prédis un succès certain voire même un certain succès. Par contre il faudrait d’abord éliminer le seul défaut du produit à mon sens : son ouverture. Fermées à l’aide de deux stickers, les pochettes sont scellées telles des huitres qu’il est presque impossible d’ouvrir à mains nues. Contrariant.
Au final nous avons donc affaire à un produit artisanal, éthique, à la recette exclusive et aux caractéristiques très pointues, développé et produit en Suisse avec des ingrédients de première qualité et qui plus est dans un emballage design. Le prix en est donc fort logiquement la représentation et correspond au niveau de qualité et de soin apporté. Ce chocolat n’est donc pas cher mais à réserver à certaines occasions bien particulières.
Idéal comme cadeau, il est disponible en coffret ou en pochette à l’unité en 16 coloris différents, notamment ivoire, lime tonic, sunshine ou california, qui accompagneront à merveille le cadeau inédit que vous aurez déniché chez Fricote, le distributeur historique. Une quinzaine de point de vente actuellement entre Lausanne et Genève, notamment : Basil, le Musée de l’Elysée, le Beau-Rivage à Lausanne ou simplement le shop en ligne.
Quid de la suite ?
Dans l’immédiat, une version chocolat blanc viendra compléter la gamme. La recette avec 35% de beurre de cacao est déjà prête et devrait voir le jour cette année. Le chocolat blanc est d’ordinaire saturé en sucre, gageons que celui-là ne le sera pas.
Une amélioration qui ferait tout son sens pour un produit qui se veut, somme toute, profondément suisse serait de traduire le site web en français, idiome de son lieu de naissance. Cela participerait de cette identité forte qui lui colle au beurre de cacao et qu’il véhiculera sans doute un jour par-delà les rivières et les océans.
Car, à moyen terme, après une phase de consolidation, l’extension du réseau de distribution sera nécessaire. En Suisse d’abord, à l’international ensuite, mais toujours dans des lieux qui correspondent à l’ambiance de la marque. On ne risque ainsi pas de trouver du Sisao en grande surface.
Ce développement du réseau est même une question de survie si l’on veut rendre cette belle aventure pérenne. Car avec si peu de canaux de distribution actuellement et une production confidentielle de l’ordre d’une tonne et demie, équivalente à celle de votre chocolatier de quartier (la production suisse annuelle est de 180’000 tonnes), je doute que le point d’équilibre soit atteint.
Certes les quantités écoulées sont encore faibles mais… laissons du temps au temps. Une jeune pousse a besoin d’investissements importants à ses débuts et de quelques années pour être rentable et lorsque l’on regarde déjà tout le travail accompli à force de passion et d’enthousiasme on se dit que déplacer des montagnes n’a rien d’impossible pour ces deux-là. Que ceux qui pensent que c’est impossible se taisent pour ne pas déranger ceux qui essaient!
Longue vie à Sisao!
Ping : Un Suisse fabrique un chocolat de luxe : le chocolat d'or
Merci cher Ahmed, de bien vouloir nous tél
021.729.70.61. 079.921.95.48.
Je viens de parler avec Dionigi. Pour avoir des nouvelles de Suzanna&Toi.
Bravo mille fois pour Sisao. C’est une belle entreprise, qui force le respect.
Merci de nous appeler.
J ai aussi perdu le n° de notre, Ta Lydia, ce qui m.affecte beaucoup.
Si tu lis ce message, merci d y répondre.
Tous mes voeux pour SISAO. Et pour Toi et Ta Famille.
Bien affectueusement.
MOHAN&SATYA